Une belle journée s’annonce.
Elle commence par notre fidèle petit-déjeuner aux saveurs marocaines. Petite nuance par rapport aux jours d’avant, le gâteau n’est pas nature mais au chocolat. Petite déception, aujourd’hui ce n’est pas du jus d’orange pressé, dommage.
Après avoir longuement regardé le chemin que nous devons prendre (au bout d’un moment c’est plus marrant de se perdre !), c’est parti ! On se lance à travers les rues de Marrakech. Le matin, les ruelles ne sont pas encore surchargées mais il faut toujours faire attention aux scooters et aux vélos qui déboulent à toute allure derrière nous.
Sur le chemin, on peut observer sur les toits des maisons des cigognes et leurs nids.
Nous commençons par aller flâner dans un complexe artisanal. C’est une vraie caverne d’Ali Baba où tout l’artisanat Marocain s’entasse en pile multicolore de poteries, de tapis, en bijoux et théières argentées, babouches odorantes et travaillées… Tout un bric-à-brac de choses dont les prix sont affichés !
Évidemment, dans les souks en étant doué en marchandage il doit être possible d’obtenir des prix moins élevés mais au moins, on se fera pas arnaquer ! Après une bonne heure à déambuler à travers les rayons, on quitte l’ombre et la sécurité du lieu pour nous replonger dans la rue.
Près de la route, des étals proposent des montagnes de pâtisseries Marocaines autour desquelles volent des centaines d’abeilles. Attention à bien fermer la bouche en passant devant !
Juste à côté du complexe artisanal, il y a les Tombeaux Saadiens. L’entrée est à 10 dirhams (= 1 euros) et permet d’accéder à un petit jardin abritant des dizaines de tombes recouvertes de mosaïques colorées. On peut observer une immense salle au plafond très haut et aux immenses colonnes dans lequel se trouvent d’autres tombes.
Il n’y a pas énormément de choses à voir, pas beaucoup d’explications affichées, mais on a un aperçu de la grandeur et des riches décorations autour de l’architecture du Maroc.
Après les tombeaux, on a prévu d’aller voir le palais El Badi malheureusement, il était fermé depuis aujourd’hui pour des travaux de rénovation… la poisse !
Pas grave, un autre palais nous attend : le palais de la Bahia ! Il s’agit d’un bâtiment du XIXème siècle et qui s’étend sur une surface de 8 hectares. Comme pour les tombeaux, l’entrée est à 10 dirhams. Il ne s’agit pas d’une visite d’un musée mais plutôt d’un monument à admirer. Et il est superbe. Entre ses jardins intérieurs avec leurs orangers couverts d’oranges, ses fontaines, ses mosaïques, la luminosité qui éclaire le tout… C’est un bâtiment splendide !
Petite coïncidence marrante, dès le premier jardin on croise les Australiens que nous avions vus à Ouarzazate ! Apparemment, tout ne s’est pas très bien passé avec leur taxi et leur visite d’Aït Ben Haddou ne s’est pas vraiment passé comme prévu.
Bref, on profite bien de la visite du palais et on en sort avec des étoiles plein les yeux.
Comme la journée est bien entamée, il doit être près de 15h, on rentre au riad pour manger un morceau.
On ne ressort que le soir pour aller manger. Et pas n’importe où : pleins de courage, on va affronter la place et essayer d’aller manger dans les restaurants installés sur la place le soir. Après notre première expérience le premier jour, on essaie de s’y préparer un minimum, on regarde sur internet si certains étals ont de bonnes critiques mais c’est chaud, il n’y a pas beaucoup d’avis. Ouais sans tripadvisor on est un peu perdu pour trouver des trucs bien…
Forcément, tout c’est trop bien passé aujourd’hui, il nous faut une mésaventure (une mésaventure ! une mésaventure ! une mésaventure !) ! Ce sera ce soir.
On y passe pas trois heures, après avoir zigzagué entre les dresseurs de serpent, de singe, les tatoueuses… on repère un ensemble de tables où il y a déjà du monde, peut-être que c’est un gage de qualité… On y va.
Sur ces restaurants de plein air, l’ambiance à l’air conviviale. Tout le monde mange assis sur des tables à tréteaux, les uns à côté des autres. À chaque fois qu’un rabatteur ramène des clients, tous les serveurs et parfois quelques clients applaudissent.
Une fois assis, un serveur commence à nous expliquer le menu. Au début il ne comptait pas nous laisser la carte mais on la garde avec nous. Il installe devant nous deux serviettes de table et un pain rond. Ils nous le disent pas, mais le pain il est payant. On le sait ! On l’a lu sur internet avant de venir.
Après, on commande. On prend rien à boire, à tous les coups ça serait de l’eau du robinet, on s’en passera. On prend des beignets de calamars (30 dirhams), une salade marocaine (5 dirhams), des frites (5 dirhams) et un tajine de légumes (40 dirhams). Au niveau du service déjà, c’est super agréable : le serveur tire la gueule. Il voulait nous proposer ses assiettes de poissons ou de viande (qui sont assez chères) mais on n’en veut pas.
Une fois qu’on a commandé, on nous amène des olives et une petite soucoupe avec de la sauce rouge. On ne mange pas les olives, à tous les coups ils nous les feront payer alors on les met sur les côtés et on n’en prend pas. On goûte la sauce avec un morceau de pain, ils la font payer avec le pain de toute façon. La sauce est immonde. Pouah.
Ensuite, on nous amène ce que l’on a commandé : la soucoupe qui contient la salade est ridicule, une demi-tomate coupée en petits cubes avec de rares morceaux d’oignon. L’assiette de frites, c’est pareil : 7 frites tièdes qui se battent en duel. Vient les tours des beignets de calamars, on va dire que ça peut aller, ils sont encore chauds et ils viennent d’être cuit.
Mais le tajine ? J’en parle du tajine ? Quatre rondelles de pomme de terre surmontées d’une tranche de tomate avec deux bâtonnets de courgette et de carotte… sans exagérer. Quand on compare à ceux qui pour le même prix sont servis dans les restaurants à côté, ça fait vraiment pitié. Surtout que quand on le goûte, on se rend compte que tout ça a été cuit avec de la viande… On est ravi. Mais bon d’un autre côté sur la carte c’est écrit « Tajine de légume », ça veut donc pas forcément dire que c’est végétarien… En tout cas on est vraiment dégoûté.
Quand on a fini ce délicieux repas, qui restera gravé à tout jamais dans nos mémoires, on demande l’addition. On attend. On attend. On attend. On attend encore. On en a marre, on la redemande. On re-attend. Là le serveur arrive avec deux verres de thé à la menthe et nous dit que c’est gratuit. On est un peu énervé qu’on se foute de nous comme ça, mais vu qu’on attend l’addition et qu’il nous a dit que c’était gratuit, on boit le petit thé. Il n’est pas désagréable, peut-être un peu plus sucré que les autres qu’on a pu boire.
Mais une fois qu’on a fini, on redemande l’addition. Et devinez quoi ? On attend.
De loin, on peut voir le serveur, debout en train de discuter et de rire avec ses collègues. Il voit qu’on le regarde du coup il vient vers nous. On pense qu’enfin on va pouvoir payer et partir sauf que… il va donner l’addition à nos voisins de table. Qui d’ailleurs tirent la gueule en voyant la note et font scandale (ils avaient commandé énormément de plats en même temps, sûrement sans regarder la carte). En fait, je crois que toutes les personnes qui ont payé avant nous ont tiré la gueule en découvrant les prix.
Bref, nous on attend toujours. Comme j’en ai marre, je me lève, au moins ils verront bien que s’ils ne viennent pas nous faire payer on ne va pas passer la nuit là. Le serveur le remarque et là, plus besoin d’attendre il n’a même pas pris le temps de compter combien on leur devait : il calcule en direct ce qu’on leur doit et pas de mauvaise surprise, on ne nous fait ni payer le thé, ni les olives, juste le pain (quand même 10 dirhams les deux). Évidemment, on ne laisse pas de pourboire, faut pas rêver je pense que c’est le pire service que j’ai jamais vu.
Et voilà comment s’achève ce repas sur la place Jema El Fna. On a essayé, on n’a pas aimé. Mais pour savoir que ça serait comme ça, fallait bien y aller une fois non ?
(Au fait, si vous voulez vous aussi faire l’expérience de manger sur cette place, n’allez pas au numéro 117;) ).