04/11/22
Le voyage commence… Dans une gare routière, à bord d’un bus flixbus. 23h, le départ est lancé : direction Paris. Mes yeux sont rougis et gonflés. Mon cerveau marche au ralenti. À mi-chemin entre excitation et appréhension, je ne sais pas ce que je pense, ressens et espère. Mais le moteur se met en marche. Les lumières s’éteignent. Le voyage peut commencer.

05/05/22
Je sors du bus explosée.
Mais à l’heure pour l’avion. En se dirigeant vers le comptoir d’enregistrement, on se rend compte avec mon frère qu’on est des énormes boulets. Gros quiproquo. Je pense qu’il a pris son billet. Il pense que j’ai pris le sien. L’avion décolle dans trois heures. J’ai mon billet mais pas lui. Coup de stress. Je regarde vite s’il reste des places sur le vol. Il en reste. Et il est légèrement plus cher mais pas à un prix exorbitant.
Ouf.
Les heures passent.
Un premier vol Paris Istanbul.
3h d’attente à Istanbul puis un vol pour Dubaï.
Cette journée est une longue alternance de sieste et… De sieste. Ce sommeil non-réparateur qui te fait toujours te demander si ça t’a fait plus de bien que de mal.
Quand tu ne sais plus si c’est le jour ou la nuit. L’heure d’où tu viens. L’heure où tu vas. Perdu dans le temps et l’espace, entre ciel et terre.

06/11/22
Le jour a changé en passant inaperçu, rattrapé par le temps d’un fuseau horaire humainement défini.
Dubaï vu du ciel est un spectacle incroyable. Et révoltant. Des milliers de lampadaires éclairent les moindres rues et routes existantes. Véritable carte lumineuse vue du ciel, avec au loin, ces gratte-ciel démesurés.
Encore une escale, mais cette fois, il faut récupérer les affaires, passer la douane, changer de terminal (ce qui prend 30 minutes de bus tellement l’aéroport est immense), re enregistrer, bref, vous avez compris l’idée.
Enfin, après quatre nouvelles heures d’avion, on arrive à Katmandou. Les procédures de visa sont plus simples que ce à quoi je m’attendais. On avait rempli en ligne un formulaire qu’il nous a suffi de présenter, payer 60 euros et ça y est.
J’avais regardé à l’avance les différentes options pour rejoindre le centre depuis l’aéroport et j’avais vu très peu de choses en dehors du taxi. Et honnêtement, après plus de 30 heures de voyage, t’as juste envie de faire simple. Le taxi jusqu’à l’hôtel nous a coûté 900 NPR soit un peu moins de 7 euros.
L’hôtel est un véritable repaire de backpacker. Dortoirs. Douches et toilettes assez sommaires. Pour 3 euros la nuit, on ne va pas demander la lune non plus. Terrasse bonne ambiance avec vue incroyable sur la ville.

On en profite pour faire une sieste avant d’aller se balader.
On découvre Thamel de nuit. Les rues sont étroites, défoncées. Des déchets et des pétales d’oeillets d’Inde jonchent le sol. La route est partagée entre piétons, motos, scooters et voitures. Autant dire qu’il y a du monde qui se bat pour avoir sa petite place. L’odeur des pots d’échappement se mélange à l’encens, qui brûle dans une boutique sur deux.
On trouve un restaurant avec une terrasse incroyable « yog garden rooftop restaurant and bar ». D’en haut, la vue sur la ville est incroyable. L’ambiance est agréable, les plats divers et variés.
Je vais me coucher, épuisée physiquement et mentalement.

07/11/22
De nuit comme de jour, Katmandou est un joyeux bazar. Les coups de klaxon retentissent à chaque coin de rue, devant, derrière. Les bruits de moteur sont omniprésents. On respire un mélange informe de poussière et de gaz d’échappement. « On perd une année d’espérance de vie chaque jour passé à Katmandou ».

On commence par les formalités administratives pour la rando qu’on a prévu de faire. On doit faire deux permis de trek : le TIMS et l’ACAP. Dans le centre, on va dans un bâtiment administratif plein de comptoirs et de bureaux pour remplir des formulaires, attendre, et payer. On en a pour 2000 NPR pour le TIMS et 3000 pour l’ACAP. Environ 38 euros en tout.
Une fois nos permis en poche, on se dirige vers le durbar square. Au passage, au moment de monter sur un pont qui permet de traverser la route et sa circulation de zinzin, j’aperçois une grande étendue de bâche bleue. Il s’avère que c’est un bazar, une très longue avenue qui regroupe des étals de vêtements, bibelots et machins en tout genre. Ça n’a pas énormément d’intérêt bien que je trouve que cette longue allée à l’ombre du plastique a un certain charme.
En chemin, on s’arrête manger des « Momos », les fameux raviolis népalais accompagnés de leur sauce au Chili.

Durbar square c’est le vieux centre de la ville, un condensé de vieux bâtiments avec des temples, des autels et des trucs en travaux. Un tremblement de terre en 2015 a détruit pas mal de bâtiments et certains sont encore en cours de construction. A priori l’entrée est payante, mais on s’en est rendu compte qu’en sortant… Pas hyper bien foutu. Il y a beaucoup de mendiants dans cette partie de la ville, et à peu près dans tous les endroits « touristiques ». On voit de tout, des femmes qui mendient, leur bébé dans les bras, des enfants sales et souvent avec un handicap, des gens qui errent, probablement perdu dans leur vie et dans leur tête… Je garde en tête le regard de cette petite fille, vide et détaché. Ses cheveux volumineux et ébouriffés par la crasse. Ses habits en lambeaux. J’ai eu un flash du film Slumdog millionnaire. En un regard j’y étais.
Cette pauvreté me prend juste aux tripes. On se sent insignifiant, inutile. Tu te dis « mais qui je suis pour mériter tout ce que j’ai alors que certains ont rien ? « . Comment c’est possible d’en arriver à cette misère absolue ?

Le stupa de Swayambunath, un superbe temple perché sur une colline et qui domine toute la ville n’est pas épargné de cette pauvreté omniprésente à Katmandou. Les mendiants côtoient les hordes de singes qui semblent posséder les lieux.
Une longue rangée d’escaliers plutôt à pic permet d’accéder au stupa et à la vue magnifique sur la ville. Une odeur d’encens, des pétales de fleurs et des fesses de singes. C’est principalement ce que je retiens de ce temple. Ah et également, les fientes de pigeon qui nous on fait fuir. Plus sérieusement, l’endroit vaut vraiment le coup d’oeil, c’est superbe.

Le soir, on va manger dans un resto végétarien (l’O2QR) dans Thamel. Ses néons bleus, sa musique hypnotique et ses tables basses lui donnent une ambiance envoûtante.
C’est la dernière soirée à Katmandou.

Demain départ pour les montagnes.

La suite juste ici 🙂 

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