Cet article vient à la suite de celui-ci : 2 jours à Katmandou. 

8/11/225h30. Le départ est lancé.J’ai dû dormir 3h cette nuit. La faute au décalage horaire. Et au dortoir de l’auberge de jeunesse. À moi qui me pose mille questions et qui n’arrive pas à en dormir.Après avoir quitté la chambre en silence, on se met en route pour la gare routière de Gongabu, dans le nord de Katmandou. On veut prendre un bus pour aller à Besisahar, la ville de départ du trek qu’on veut faire : le tour des Annapurna.Surprise ou pas, avant 6h, les rues grouillent déjà de vie. On croise pleins de collégiens et lycéens en uniforme en route vers l’école. Ils commencent vraiment vraiment tôt. Les premières boutiques ouvrent. Les premiers scooters circulent. Même quand Katmandou se réveille, la ville est pleine d’énergie et de bruit.Toutes les directions de bus sont écritent en népali. Dur de trouver son bus tout seul. Heureusement, avec nos têtes de touriste et nos gros sacs à dos, on se fait vite aborder. Besisahar ? Pokhara ?On prend le billet au guichet, accompagné du chauffeur qui nous a apostrophés. 600 NPR chacun pour aller à Besisahar. À l’auberge, on nous avait dit que le billet coûtait environ 750 NPR. On est surpris dans le bon sens.On nous montre le bolide : un vieux tacot multicolore avec la mention « free wifi ». Yes. Évidemment. Les banquettes pour deux sont plutôt étroites. Dans le bus, de l’encens brûle.À peine 5 minutes après qu’on soit monté, le bus se met en route. Klaxons. De leurs sifflements, deux jeunes rabatteurs essaient d’attirer du monde même une fois le bus en marche. La porte reste grande ouverte. Les rabatteurs montent, descendent, cherchent dans la rue des passagers pour remplir toujours plus le bus.

La circulation est dense. Les bus sont partout. Partout avec la mention « Tourist Deluxe » sur des tacots aussi vieux que le nôtre, remplis de locaux et sans place pour les jambes !Il nous faut deux heures pour quitter Katmandou. Et six heures et demie de plus pour arriver à destination. Moi qui pensait voir large en pensant qu’on prendrait 6-7h pour faire le trajet, cela aura finalement duré 8h30. Mais l’expérience est intéressante. Tu te sens au cœur de la vie des Népalais. Ça crie. Ça siffle. T’as une poule à côté de toi dans le bus. Ça traverse des routes défoncées au possible, au point qu’à un moment, la route, c’est juste un amas de terre qu’une tractopelle est en train de bricoler, vu que la route s’est effondrée 100m plus bas au fond du ravin… (Là on commence à se dire que ça craint un peu)

Une fois à Besisahar, on prend un 4×4 pour aller jusqu’à Syange. On pensait partir de Bulbhule initialement mais les prévisions météo ne sont pas en notre faveur : un gros refroidissement est annoncé, ainsi qu’une bonne quantité de neige. On préfère jouer la sécurité quitte à marcher un peu moins sur le début de la rando et compenser sur la fin mais au moins ne pas être pris dans une tempête !À Syange, on va dans le lodge le plus proche pour prendre une chambre. Le bruit de la rivière est omniprésent dans la chambre. Peut-être que ça m’aidera à dormir. La douche est froide. Je commence à faire le deuil des douches chaudes pour les dix prochains jours…

9/11/22Première nuit où je dors plus de 3 heures depuis que je suis au Népal. Et honnêtement : ça fait du bien.On a demandé le petit déjeuner à 6h30, histoire de pouvoir décoller tôt et profiter du beau temps prévu pour la matinée.Aujourd’hui, on commence le trek du Tour des Annapurnas. Au programme : environ 10 jours de randonnée autour de plusieurs sommets à plus de 8000 m avec le passage d’un col à plus de 5000m.L’étape qu’on prévoit aujourd’hui est Syange – Dharapani. 22 km, 1500 m de dénivelé positif. Le tout avec mon sac qui doit faire plus de 13 kg. Le challenge est lancé.

L’itinéraire est partagé entre une piste qui est empruntée par les 4×4, dont certains vont jusqu’à Manang, et parfois un chemin qui permet d’éviter la piste. Sous le soleil, la vue sur les gorges qui nous entourent est magnifique. La végétation est luxuriante. L’eau du torrent tumultueux avec son bleu pâle typique des eaux de glacier. De petits villages aux maisons multicolores et biscornues se dessinent parfois sur notre chemin. Les longs ponts népalais, immenses, se balancent au-dessus du torrent, impressionnant. Des cascades, toutes plus belles les unes que les autres, se révèlent quand on ne les attend pas.

Après 4h30 de marche, on s’arrête manger dans un des multiples lodges de Tal. Une assiette de noodle aux légumes plus tard, on est reparti. Malheureusement, le chemin qui devait relier Tal à Dharapani n’est pas praticable en raison d’un éboulement… On fait demi-tour jusqu’au dernier pont et on emprunte la piste pour la fin de la journée. Piste qui n’est pas à l’abri des effondrements. À de nombreux endroits, on voit que la route est rafistolée. De grosses pierres ont l’air de tomber régulièrement un peu partout. On a connu plus rassurant.

On finit par arriver à destination vers 16h. On trouve facilement un lodge pour dormir et manger. La température chute rapidement. Le froid commence…

10/11/22Avec une couette, un sac de couchage et un sac thermique, aucun souci niveau froid. Plutôt encourageant pour la suite.L’étape du jour, c’est Dharapani-Chame. Environ 14 km, 1200 de dénivelé positif.

Finalement, il n’a pas neigé. Il fait même un grand soleil. A croire qu’il ne faut pas trop compter sur les prévisions météo par ici. Même la température ne correspond pas à celles annoncées.

À côté du Lodge, le torrent gronde.Assez vite, derrière nous, on commence à apercevoir le sommet enneigé du Manaslu. Plus on avance, plus les montagnes deviennent immenses. Démesurées.On se sent tout petit ici entre la force du torrent et la hauteur de ces géants gelés.

Aujourd’hui encore, on fait beaucoup de pistes. Quelques ponts népalais. On croise des petits villages.En arrivant à Chame, on s’arrête dans une « bakery » qui vend du fromage de yak. On apprend finalement que le fromage doit arriver à 16h en 4×4 de besisahar.

Dommage on pensait que c’était fait ici… On en profite pour se poser et manger une Apple Pie, goûter leur Apple donut et boire un massala tea. Le gras et le sucre, quand t’es dans l’effort et le froid, il n’y a que ça de vrai !

On marche dans le village à la recherche d’un Lodge sympa. On en trouve un tout coloré avec une chambre à 200 NPR chacun. On aurait pu demander à chaque fois les chambres gratuites en prenant le petit déjeuner et le repas du soir dans les lodge, mais finalement, le prix des chambres est si dérisoire et les gens vivent tellement dans la pauvreté qu’on est vraiment à pas quelques euros près… Après s’être installés, on va explorer Chame. On a vu qu’il y a des sources d’eau chaude de l’autre coté du village. Le chemin pour un y aller passe par un escalier aux pierres scabreuses, au-dessus des grondements du torrent. Finalement, il n’y a qu’un filet d’eau dans lequel les Népalais sont occupés à se laver et faire leur lessive. Ça ne vend pas vraiment du rêve.Ce soir encore ça se sera douche froide… J’en vais finir par m’y habituer. (Ou pas.)

11/11/22J’écris le résumé de cette journée depuis la salle commune du Lodge. Le poêle s’est éteint. Tout le monde est emmitouflé dans sa doudoune. Les prévisions météo sont changeantes d’un jour à l’autre. D’un site à l’autre. Je ne sais pas combien il fait, mais il fait froid.Aujourd’hui, on a peu marché. On est parti de Chame et on est arrivé à Upper Pisang. 13 km environ, 1200m de D+, environ 6h de marche en comptant les pauses.

Ce matin, après avoir déjeuné d’une omelette aux légumes et d’un pain tibétain (une sorte de pâte à pain un peu sucrée et frite qui rappelle un beignet), les gérants du Lodge ont sorti la carcasse de yak qu’ils avaient commencé à dépecer la veille. Installés sur une bâche en plastique, ils sont quatre, appliqué à tailler le pauvre animal. Le mec qui gère tout nous a expliqué qu’ils allaient en faire des saucisses en y ajoutant des épices et les faire sécher pendant plusieurs mois.

Le soleil est avec nous. Encore beaucoup de piste de 4×4. Les quelques zones de chemin n’en sont que plus appréciées ! La vue est incroyable. Les montagnes semblent plus proches de jour en jour (et le sont d’ailleurs…). Leurs sommets immaculés attirent le regard à  chaque pas, et la piste est toujours aussi vertigineuse. On croise encore des 4×4, moto, tracteur. C’est le point que je regrette le plus, marcher sur une piste et croiser de la circulation, même si elle reste minime.

On va directement jusqu’à Pisang. En chemin, on croise un indien qui nous tape la discute. On s’arrête dans le premier Lodge que l’on voit : sa salle commune, perchée dans le vide, avec sa baie vitrée immense avec vue sur les montagnes nous fait très envie. On s’arrête avec l’Indien et on commande Momo et « spring roll » locaux, des sortes de gros samoussas.

On décide de prendre la chambre ici, la vue est vraiment trop belle.On se repose le reste de l’après-midi avant d’aller manger. Tout le monde attend impatiemment sa pitance, histoire de se réchauffer. Il fait vraiment, vraiment froid !

Tu peux retrouver le début de nos aventures à Katmandou juste ici 🙂 

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