1ère partie de nos aventures en Irlande juste ici 🙂
Jour 8 : 01/08/23
L’hôtel de cette nuit n’avait pas d’eau chaude et n’en a toujours pas ce matin. Avec le temps gris et ses températures fraîches, cette sensation de froid permanent commence à peser sur le moral. J’espère que ça ne sera pas la même chose ce soir et que j’aurais le droit à une bonne douche chaude !
Heureusement, manger un bon petit déjeuner suffit à me remonter le moral (le plaisir d’avoir son estomac bien rempli…). Thé, tartine grillée puis on va faire quelques courses pour ce midi et ce soir.
Une fois nos affaires remballées, c’est l’heure de partir. Pour une fois, la pluie n’est pas de la partie et ça fait plaisir ! On traverse Lahinch et son bord de mer. Plusieurs dizaines de surfeurs sont déjà à l’eau.
On monte dans la campagne irlandaise, près des côtes. Ici, il y a peu de mouton. C’est surtout les vaches qui nous fixent de leurs gros yeux noirs. La route est plutôt ennuyeuse aujourd’hui. On passe de faux plats qui montent pour finir en petite descente. On monte pour redescendre. Et après le dénivelé de la journée d’hier, des douleurs dans mes muscles et mes articulations commencent à se faire sentir. J’ai mal au cou. Aux cuisses. Aux genoux.
J’ai mal, mais je pédale quand même. Parce que de toute façon, il n’y a pas vraiment le choix : on doit avancer et rejoindre la prochaine étape.
Après vingt-cinq kilomètres, on s’arrête pique-niquer. Les petits bagels saumon cream cheese font du bien au moral mais il est déjà temps de repartir.
C’est dans le magnifique village coloré de Kilkee qu’on fait une nouvelle pause chocolat chaud cette fois. Le sucre et le chaud me font trop du bien. Ça me donne l’énergie nécessaire pour les douze derniers kilomètres à parcourir avant d’arriver au bed and breakfast.
La route longe les falaises de Kilkee. Un peu moins grandes que celles de Moher, elles n’en sont pas moins sombres et sauvages. Dangereusement magnifiques. Les yeux écarquillés devant tant de beauté, je n’arrive pas à détacher mon regard de cette côte aux nuances vertes et noires.
Au terme d’une montée dont mes jambes se souviennent, on arrive au bed and breakfast. Une charmante Irlandaise nous accueille de son sourire et de sa gentillesse.
Et devinez quoi… Il y a de l’eau chaude !
Jour 9 : 03/08/23
Le petit-déjeuner de ce matin. Cette la dinguerie. C’était à la fois copieux et délicieux. Au menu, jus d’orange, thé, yaourt avec son granola et ses fraise et myrtille, puis ses œufs brouillés et leur tomate, ensuite les scones maison, la tranche de soda bread et sa dose de beurre et de confiture. Avec ça, si je ne suis pas calée pour plusieurs kilomètres, je ne sais pas ce qu’il faut !
Aujourd’hui, on va jusqu’à Carrigafoyle castle. On a 55 km à faire et environ 300m de dénivelé. On se met en route pour la première partie du trajet : on commence par faire 40 km pour rejoindre Kilimer d’où on va prendre un ferry.
On quitte les jolies falaises de Kilkee et vu qu’on a fini la journée d’hier par de la montée, on commence par de la descente !
Il fait un temps plus que nuageux, mais au moins, ça ne pleut pas. Aujourd’hui, j’ai un peu moins mal au genou donc je profite plus des paysages. J’y vais à mon rythme.
Un peu avant d’arriver au ferry, on s’arrête à Kilrush faire des courses pour ce midi.
Il nous reste dix kilomètres pour rejoindre le point de départ du ferry. On attend le bateau une quinzaine de minutes et on embarque. J’avais pris les billets en ligne la veille, on a juste un code à montrer une fois sur l’eau. La traversée est courte, à peine 20 minutes, le temps d’avaler nos sandwichs oeuf roquette et on est déjà arrivée.
Il nous reste quinze kilomètres pour rejoindre notre bed and breakfast. Sur la route, on s’arrête voir une jolie abbaye qui sert de cimetière puis le château de Carrigafoyle auquel notre Airbnb fait face. Le château est vraiment beau, tout en hauteur. Une grosse partie du mur central est défoncée et rend l’intérieur visible depuis l’extérieur. Les pierres sont bien conservées, la structure interne est vraiment jolie. Une multitude d’hirondelles volent dans son enceinte. À l’arrière du bâtiment, on peut rejoindre un escalier de pierre en colimaçon qui permet de monter tout en haut. Le château est en bord de mer, entouré par les marais et les hautes herbes qui volent au vent.
On reprend les vélos pour faire les 500 derniers mètres qui mènent au Airbnb. On va manger avec les hôtes ce soir. Le repas est à 19h30.
J’ai faim.
Jour 10 : 03/08/23
J’ai mal au genou.
Aux genoux, plus précisément. Dès les premiers coups de pédale, après le petit déjeuner plutôt copieux mais pas aussi incroyable que la veille, je sens la douleur poindre dans mes articulations. Alors, j’y vais doucement… Sur mon GPS, les kilomètres avancent lentement mais sûrement. Ça tombe bien, aujourd’hui est une « petite » Journée. On a 55 kilomètres et quelques 300 ou 400 mètres de dénivelé à parcourir pour rejoindre notre B&B qui se trouve près de Camp.
Les paysages sont monotones aujourd’hui. C’est très « country ». On passe près de grandes fermes et les yeux écarquillés des vaches sont notre public principal.
Un peu avant d’atteindre Tralee, on voit une grande tour à côté d’une ruine d’Église et d’abbaye. Il y en a vraiment partout ici.
On finit par atteindre Tralee et on s’arrête faire des courses dans un Dunnes Store. On fait quelques centaines de mètres pour aller pique-niquer dans le parc de la ville. Chips, pain brun irlandais, fromage, quelques fraises et une bonne part de Carrot cake et ça part un peu plus loin pour boire un chai bien chaud !
On finit les 12 kilomètres restant sur la nationale. C’est toujours un plaisir de sentir et d’entendre les voitures nous dépasser à toute allure… Mais pour le coup, on n’a vraiment pas le choix, il n’y a aucune route alternative. D’ailleurs, même l’euro vélo 1 passe par là.
On finit par arriver au B&B. C’est un vrai soulagement pour mes jambes de pouvoir descendre de vélo et marcher un peu. Mes genoux ont tenu, j’espère qu’ils seront capables de surmonter les centaines de mètres de dénivelé que le Kerry nous réserve…
Jour 11 : 04/08/23
Je me réveille avec la sensation d’avoir le quatrième et le cinquième doigt engourdis.
Ça va faire trois jours que c’est le cas. Sur le vélo, je ne sens rien, mais c’est le soir, dès qu’on s’arrête, que je sens les fourmis parcourir ma peau.
Je n’en ai pas parlé à ma mère, je n’ai pas envie de l’inquiéter. Mais j’ai hâte que les trois jours de vélo qu’il nous reste prennent fin. J’espère qu’en arrêtant de monter sur ma selle, les sensations étranges qui animent mes doigts disparaîtront.
J’ai plusieurs idées sur l’origine de ces fourmillements. Ça peut être un nerf de mon bras qui est irrité par l’hypertension de mon poignet quand je suis sur le vélo sur le principe d’un canal carpien. Ou alors, comme j’ai mal au cou du fait de la position sur le vélo, ça pourrait être une névralgie cervicale. Peu m’importe l’origine exacte, ce que je veux c’est juste que ces sensations disparaissent une fois le voyage fini.
Aujourd’hui, on a la journée avec le plus de dénivelés à faire. On va rejoindre Annauscaul en passant par Dingle, le tout, en empruntant la Conor Pass. J’adore ce nom de Conor Pass, ça claque ! Ça me rappelle Thorung La Pass ! Sauf qu’il y a 5000 mètres d’altitude en moins.
On a donc 62 km au programme et un peu plus de 800m de dénivelé. On prend le petit déjeuner assez tôt, vers 7h15 pour partir avant 8h30.
On refait une partie de nationale avant de la quitter pour une départementale moins empruntée. On a d’un côté les montagnes, de l’autre les champs de mouton et la mer. La vue sur la péninsule est vraiment belle tout en relief et bleu.
Au bout de quinze kilomètres, la route commence à monter doucement vers le col. Puis la montée devient de plus en plus raide. Sur les derniers cinq kilomètres, ça monte dur. Je m’arrête régulièrement pour prendre le paysage en photo (sisi c’est la seule raison pour laquelle je m’arrête). À droite, il y a la montagne. À gauche, la montagne aussi. Derrière, la mer. Et sur la droite en contrebas, des petits lacs qui rappellent ceux qu’on peut trouver en altitude. C’est vraiment étonnant ce mélange de paysage aux montagnes d’alpage avec la mer aussi proche. Ça a un côté surréaliste.
Je finis par arriver en haut, à mon rythme. La vue de l’autre côté du col est magnifique. On voit Dingle et la péninsule d’en face, avec les îles Skellig toutes triangulaires au loin. Malgré le ciel nuageux, le mélange terre mer est magnifique.
Il nous reste sept kilomètres de descente pour rejoindre Dingle. Sept kilomètres de vitesse et de vue époustouflante. Cette sensation de voler dans ce paysage incroyable est juste géniale.
Le petit village vaut aussi le coup d’œil. J’aime beaucoup ses maisons colorées alignées les unes avec les autres. Son joli port.
On s’arrête sur des tables abritées à la fois du vent et du soleil (pour ne pas dire de la pluie) et on déguste un fish and chips qu’on a pris à emporter. C’est vraiment à ça que ressemblait dans mon imaginaire un “véritable fish and chips” : du papier gras, du poisson trop chaud, des frites un peu trop salées, une faim monumentale fruit des éléments, et surtout, des mains noires pleines de graisse de vélo. (Bon appétit ?).
Une fois notre repas achevé, on fait le tour du port et des petites rues avant d’aller chez un glacier réputé ici. Oui oui, malgré la température actuelle, je veux manger une glace. Et pas n’importe quelle glace, on va chez Murphy, un glacier qui fait des produits typiquement irlandais qui a ouvert ici même, dans ce petit village, et qui propose des glaces aux saveurs locales. « Dingle sea salt », » butter scotch », « Irish brown bread »… J’opte pour la première et la troisième et elles sont toutes les deux délicieuses. Crémeuses, goûteuses. Celle au pain rappelle une glace aux cookies avec ces petits morceaux. Bref, un passage obligatoire pour tous ceux qui visitent ce village !
On finit notre tour dans la ville puis on se remet en route. Il nous reste 18 km pour rejoindre Annauscaul et de la pluie est prévue pour 16h.
Spoil : la pluie a débuté à 14h30. C’est légèrement trempé (mais on a connu pire) qu’on arrive au Airbnb, un bed and breakfast qui ne fait pas breakfast. Un petit papi nous montre la chambre pendant qu’on installe les vélos pour la nuit et on peut enfin souffler. Je suis rassurée : on a survécu à cette journée au dénivelé fou. Mais le plus dur reste à venir : demain, on va devoir faire plus de 80 km (j’ai peur). Et les fourmis dans mes deux derniers doigts sont toujours là…
Jour 12 : 05/08/23
3h du matin.
Dehors, le vent siffle contre les fenêtres. J’entends les arbres se débattre contre les tourments du ciel.
J’imagine nos vélos envolés par la tempête.
Je pense aux 86 km que nous sommes censées faire. Je me dis que sous ce temps, ça sera impossible.
Je n’arrive pas à me rendormir. Le vent hurle dehors et dans ma tête.
6h30.
Il est temps de se lever, de manger, et de braver la tempête pour rejoindre notre étape du jour près de Caherciveen. Pour cela, on doit longer la péninsule de Dingle pour rejoindre celle qui lui fait face.
Dehors, malgré les éléments, les vélos sont toujours debout mais des rafales de près de 80 km/h menacent de les emporter.
Cette nuit, j’ai plusieurs fois envisagé de laisser tomber. 80 km avec un vent de face et du dénivelé, sous la pluie d’après les prévisions, je pense que je n’en serais pas capable.
Mais je ne peux pas abandonner : on va les faire ces kilomètres.
Le chargement des vélos sous le vent est assez sport, tout comme le départ. Mais on rejoint une petite route en bord de mer plutôt abritée du vent et pour la première fois en 12 jours, on voit des rayons de soleil ! Devant, derrière, à droite, à gauche, il pleut. Mais au-dessus de nous, le ciel est bleu et il nous suit. On parcourt cette route plutôt épargnée des voitures et qui nous offre une super vue sur la mer pendant une trentaine de kilomètres puis on fait une pause « second petit déjeuner ». On mange un morceau de fudge, une sorte de chocolat très crémeux qui contient des morceaux de short bread et on goûte du flapjack, une sorte de barre énergétique aux flocons d’avoine, au beurre et au sucre (c’est vraiment très bon, mais très gras et sucré !). On fait une centaine de mètres de plus et on s’arrête faire des courses pour le pique-nique de ce midi.
Les sacoches chargées de victuailles, on reprend la route.
Le soleil nous suit et la vue est splendide tout autour de nous. On prend des petites routes qui surplombent des lacs. On est entourées de mer et de montagne arrondies, vertes et pleines de moutons duveteux.
On s’arrête pique-niquer au soleil et à l’abri du vent pour la première fois. Chips, pains brun irlandais, fromage, framboise, feuilleté à la pomme, c’est la fête.
Le ventre plein, c’est dur de se remettre en route, mais il fait encore beau, même si par moment on essuie quelques grains de pluie.
On finit par arriver à Caherciveen. Le airbnb n’est pas prêt. On s’arrête dans un pub manger une soupe. Il est 16h30.
On repart pour les 6 derniers kilomètres de la journée. J’ai mal aux jambes. Mes muscles sont épuisés. J’ai hâte d’arriver.
Le soleil est toujours au-dessus de nous. Le vent est tombé. On l’a fait.
Jour 13 : 06/08/23
Réveil tranquille ce matin : ni vent dans la nuit ni pression quant à l’étape du lendemain car aujourd’hui, on va rejoindre Sneem et l’étape de ne dépasse pas les 60 km.
La fin du voyage approche, il s’agit de notre avant-dernier jour de vélo.
En ouvrant les rideaux, je découvre pour une fois un ciel clair, légèrement parsemé de nuage, mais rien à voir avec les jours précédents.
On fait du thé, on mange quelques scones aux raisins un peu trop secs et on se met en route.
On fait un premier arrêt au supermarché une dizaine de kilomètres plus loin, il nous manque des provisions pour le pique-nique de ce midi. Avant de partir, deux cyclistes irlandais nous tapent la causette. C’est toujours compliqué de communiquer en anglais… Mais ça fait plaisir de parler avec des gens d’ici qui viennent discuter. Les Irlandais sont quand même très ouverts et avenants quand on est à vélo. Les voitures s’arrêtent souvent pour nous laisser passer, nous saluent de la main. Cyclistes et piétons lancent facilement des hello pour se saluer.
On reprend la route et on va rejoindre ce que maps indique comme étant un fort. Une fois sur place, on découvre un grand mur de pierre rond qui servait à abriter des fermes. Tout autour, la vue est magnifique. Des champs verts pleins de moutons bordent la côte. Sous le soleil, la mer se pare de milliers d’éclats. Au loin, le triangle acéré des îles skellig émerge de l’océan.
Après un pique-nique à base de chips locales, de ciabatta aux graines, de fromage fumé, de cheddar et de fraise (des pique-niques royaux je vous dis), on reprend la route.
On monte un petit col et en haut, on admire la vue sur la face cachée de la péninsule. Des plages de sable blanc et fin. Des îles rondes et vertes. Le soleil chauffe sur ma peau. On a enfin l’impression d’être en été. J’enlève k-way et pour la première fois, je sens le vent transpercer mon tee-shirt.
La mer brille, les talus fleuris, l’herbe verte. C’est l’Irlande ensoleillée que j’espérais découvrir. Le Kerry apparaît aujourd’hui dans toute sa splendeur, magnifique bijou protégé dans son écrin de nature sauvage.
Les jambes fatiguées par les centaines de kilomètres qu’on enchaîne depuis plus de dix jours, on arrive à Sneem. Avant de rejoindre le Airbnb, on a du temps à tuer. Le moment est idéal pour se poser en terrasse, déguster un gâteau accompagné d’un petit chai latte. Au passage, on réserve le resto pour ce soir : c’est dimanche et avec le jour de demain qui est férié, la région est bondée !
On galère un peu à trouver le airbnb, qui est dans une ferme hors de la ville, mais la route pour y aller est superbe. Des poneys nains broutent à côté de la maison. On est perdu dans la nature, dans les montagnes en bord de mer. C’est beau.
Jour 14 : 7/08/23
Dernier vrai jour de vélo.
On quitte Sneem et la ferme où on a dormi après un petit déjeuner offert par nos hôtes : thé, yaourt, muesli, fruits.
Dehors le temps est gris, la pluie commence à tomber. Que serait notre dernier jour en Irlande sans pluie, après tout ?
On passe acheter du pain dans une boulangerie et on se met en route. Le macadam est trempé. Les gouttes s’intensifient. Après le soleil et la chaleur d’hier, le contraste est saisissant.
On quitte les côtes pour s’enfoncer dans les terres. Le relief est de plus en plus présent. On est entourées de ces montagnes rondes si particulières. De ces alpages maritimes si propres à l’Irlande. C’est vraiment magnifique avec tous les points blancs formés par les moutons.
On passe deux cols puis on décide de pique-niquer près d’un petit lac. On est abrité du vent et la pluie s’est arrêtée. Mais rapidement, le froid finit par s’intensifier. Quand tu arrêtes de pédaler pour monter les côtes, l’humidité de cet été hivernal reprend ses droits.
On repart frigorifiées et la grande descente qui suit n’est pas là pour arranger les choses. On croise une boutique qui fait aussi des cafés. On se réfugie à l’intérieur pour se réchauffer d’un chocolat chaud.
Il nous reste 27 km à parcourir pour rejoindre Killarney. Au détour d’un col, on se retrouve à surplomber une grande vallée de forêt et de lac. La vue est à couper le souffle, probablement une des plus belles que l’Irlande nous aura offerte.
On descend à toute allure avec ce panorama de fou devant les yeux. Le parc national de Killarney est vraiment incroyable.
Avant se rejoindre notre Airbnb, on s’arrête visiter l’abbaye de Muckross. La visite est gratuite et vaut vraiment le détour. Un grand arbre trône au centre d’un cloître. Les portes et fenêtres toujours debout sont immenses. Déambuler dans le labyrinthe de ces vieilles pierres a quelque chose de mystique.
On fait un dernier arrêt au pied du château de Ross, qui se trouve près d’un lac. J’aime le charme de ces vieux châteaux irlandais. Ces vieilles pierres grises assorties aux nuages qui se reflètent dans l’eau sombre. On se croit transporté dans un autre temps.
À peine installées et douchées, on ressort trouver un endroit où manger. On fini dans un des pubs restaurant de Killarney, avec une bonne soupe, son pain irlandais, du garlic bread et en dessert, un sticky toffee pudding et un bannofee pie. C’est un des derniers soirs et il est encore temps de se faire plaisir ! Demain, on doit se lever tôt pour prendre le train…
Jour 15 : 8/08/23
La fin approche.
Réveil à 5h15 pour prendre le train à 6h30. On quitte la maison en silence et on roule jusqu’à la gare.
Une fois les vélos installés dans le train, on a 1h30 tranquille. Encore une fois, pas d’escaliers. C’est juste toujours chaud de faire monter les vélos dans le rail prévu à leur effet, mais ça se fait.
Une fois à Cork, on déambule dans les rues. Il est 8h, la plupart des commerces et restaurants ne sont pas ouverts.
On finit par trouver un bistro typique pour y prendre un petit déjeuner bien d’ici, mais en version végétarienne. L’assiette est généreuse. Entre les haricots à la sauce tomate, les œufs au plat, les oignons ring, les galettes de pomme de terre, les champignons et les toasts, on ne va pas mourir de faim.
Le ventre plein, on pédale jusqu’à l’ancienne prison. La visite coûte 10 euros, 13 avec audio guide. Le bâtiment, vieux et immense, est magnifique. Sa forme, ses pierres, ses cellules. Le lieu n’est pas si vieux, mais pourtant, quand même chargé d’histoire. J’ai beaucoup aimé cette visite plutôt atypique.
On roule ensuite vers le château de Blarney. Juste avant, on fait un stop dans une immense boutique. Le voyage touche à sa fin, c’est le moment de faire le plein de souvenir !
En partant, j’espérais voir le château, mais tout est caché derrière des murs. L’entrée coûte 20 euros, j’ai vu que ça ne valait pas vraiment le coup et de toute façon, on est fatiguée.
On roule 9 km pour rejoindre notre Airbnb du jour : une vieille maison géorgienne. L’escalier est immense. Un épais tapis recouvre le sol. Les pieds s’y enfoncent délicieusement. Les portes sont hautes. Les fenêtres anciennes et à guillotine. Le plus marquant est la salle de bain avec son immense baignoire en fer forgé. Elle fuit de partout une fois en marche, ça a un charme fou. Un bon endroit pour notre dernière nuit en Irlande !
Jour 16 : 09/08/23
Dernier jour en Irlande, et dernier jour de ce carnet de voyage.
Aujourd’hui, la boucle va être bouclée. Il est temps de retourner au port de Cork, de retrouver le ferry Armorique et de rentrer en Bretagne.
À sept heures, la maison géorgienne où l’on a passé la nuit est plongée dans le silence. À chaque pas, le parquet craque malgré les épais tapis. On range nos affaires une dernière fois avant de les charger sur les vélos.
On s’aventure sur les routes de Cork pour s’arrêter quatre kilomètres plus loin dans une boulangerie.
J’engloutis une sorte de cinammon roll amélioré : en plus de la traditionnelle brioche et du fourrage à la cannelle, il y a de la noisette et un glaçage au chocolat. C’est absolument délicieux. Je garde l’idée pour plus tard.
On se remet en route, cette fois jusqu’à un Aldi quelques centaines de mètres plus loin. Pourquoi un Aldi, me direz-vous… Parce que c’est dans cette enseigne qu’on a acheté il y a quelques jours un Carrot cake incroyable et que le plan, c’est d’en ramener à la maison !
Une fois le porte-bagage arrière du vélo de ma maman chargé (elle a un vélo électrique alors aucun remord), on prend cette fois la direction du bateau.
On a vingt kilomètres à faire. J’ai choisi un itinéraire qui est légèrement plus long, mais qui longe la côte et qui passe sur une piste cyclable pendant plusieurs kilomètres.
C’est étrange de revoir cette route sur laquelle on a roulé quinze jours plus tôt. Je me rappelle du froid, de la pluie, de la fatigue et de toutes les incertitudes que j’avais sur ce voyage.
Allions-nous avoir du beau temps ? (Non) Allions-nous être capables de faire toutes les étapes que j’avais prévues ? (Oui) Allions-nous avoir des problèmes techniques ? (Quelques-uns, mais rien d’insurmontable).
Le ciel nuageux finit par se dégager au fur et à mesure de la matinée et c’est sous un parfait ciel bleu que l’on atteint Ringaskidy. On s’arrête dans le seul pub de la ville.
Il est 11h30 et notre bateau part à 16h.
Pour l’instant, le restaurant ne sert que des petits-déjeuners. On prend un cidre en attendant avant de commander à manger. Je craque pour un dernier fish ans chips. Il est délicieux. La panure qui entoure le poisson est croustillante à souhait. Les frites larges et chaudes. Je termine avec difficulté mon assiette et fais l’impasse sur le dessert. Sauf que l’assiette d’apple Pie de ma mère, généreuse en glace à la vanille et en crème fouettée me fait de l’oeil. Je finis par craquer et en commander une. Après tout, c’est la dernière douceur irlandaise que je vais déguster.
Les ventres pleins ont fait nos derniers 900m de vélo en Irlande et on va s’enregistrer pour le ferry.
On attend sous le soleil pour embarquer. On retrouve le bateau de l’aller. Son garage immense. Ses allées de sièges bleus. Son bar et son restaurant. L’odeur de pizza alléchante qui cuit à toute heure de la journée.
Les vagues me bercent. Mes yeux se ferment. Demain, on a encore une vingtaine de kilomètres jusqu’à la gare de Morlaix, puis deux trains pour rentrer à Paimpol.
Je ferme les yeux et je vois le vert des prés irlandais. Je ferme les yeux et je pense à la mer qui m’entoure.
Je ferme les yeux et je m’endors.
Nonette
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